Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

Sonatine éditions

Conseillé par
16 décembre 2013

Londres, thriller

Voici un premier roman maîtrisé et réussi.
Tout y est : l'ambiance, l'histoire, les personnages, et quelques petits détails comme un fil d'Ariane.
L'ambiance d'abord. L'auteure a su créer un suspens qui monte au fil des pages. Sonia séquestre Jez, sans trop savoir pourquoi elle-même, sans plan précis. Mais Jez est gentil, alors on espère qu'elle va se décider à le relâcher. Les pages défilent, il va bien falloir qu'elle se décide...
La narration, ensuite, qui mêle deux points de vue : celui de Sonia à la première personne, et celui d'Helen à la troisième personne. À chaque rebondissement, on change de point de vue, suspens...

Les personnages. Sonia, au prise avec son adolescence qu'elle nous dévoile par petites touches, en fonction de ses souvenirs. Sonia nous laisse deviner une petite fille puis une adolescente sous l'emprise d'un garçon, Seb. Un passé qui tourne autour d'un drame.
Puis il y a Helen, dont les deux fils sont les archétypes de l'ado boutonneux et mal dans sa peau, dont le mari la délaisse, et qui préfère la bouteille de vin à un tête à tête avec sa télé en fin de journée (et même en milieu, aussi).
Jez, également. Adolescent à qui tout réussi, en début de roman, mais qui s'avère bien différent de l'image qu'il donne.
Enfin, il y a les détails récurrents qui ponctuent le récit. La couleur orange, d'abord : celle du ciel le soir sur Londres, celle de la couleur des vêtements d'Hellen.
Mais l'élément le plus fort reste la Tamise. Sonia habite aux Berges, sur les rives du fleuve. Celui-ci est omniprésent par son odeur, ses marées. Il fut le théâtre des jeux d'enfants de Sonia et Seb, puis l'acteur du fameux drame.
Le radeau construit par les enfants porte le nom du fleuve : Tamasa, le fleuve noir. Et Sonia ne veut pas le quitter.
Vous l'aurez compris, un roman riche et foisonnant où l'on ne s'ennuie pas une minute.
L'image que je retiendrai :
Celle du fleuve qui ne rend que les semelles des chaussures, ayant mangé le cuir souple et tendre.

Conseillé par
16 décembre 2013

Amour, famille, Hongrie

Je découvre l'auteur avec ce roman, Prix du livre Inter en 2013.
Et je découvre la Hongrie et la famille Mandy, qui habite depuis 3 générations dans la maison au bord des rails. Une famille qui tente de traverser tant bien que mal l'Histoire, depuis l'invasion allemande des années 30 jusqu'à l'effondrement du bloc de l'Est.
Je me suis prise d'amitié pour le personnage d'Imre, jeune homme sans ambition qui, au contraire des trains qui passent devant son jardin, ne cherchent pas à partir.
En revanche, les secrets de famille, révélés peu à peu, créent une atmosphère lourde et triste.
Et puis les chansons, la musique, omniprésente mais triste, contribuent à la beauté du roman.

Un roman qui se termine tout de même sur une belle note, après tant de malheurs.
L'image que je retiendrai :
Celle de ce fameux dimanche où tout bascule, autour d'une chanson.

Conseillé par
16 décembre 2013

Guerre, Liban

Il m'a été difficile "d'entrer" dans le roman. Ses longues phrases, ses adjectifs rejetés, son vocabulaire local. Et puis, petit à petit, l'entrée dans le récit a pu se faire, j'ai su me laisser porter par le rythme si particulier de la narration.
Tout est un peu alambiqué dans ce roman : les phrases, le décor, l'histoire.
L'auteur prend plaisir à camper les différents personnages et leurs histoires avant que l'intrigue ne commence vraiment.
Mais au final, on est triste du sort du dernier seigneur de Marsad, qui n'a pas su avancer avec son époque ni comprendre ses enfants.
Les paysages libanais donnent envie de partir lire ce roman sur les contreforts de l'Anti-Liban, à l'ombre des orangers, avec quelques pâtisseries locales et du thé à la menthe.

Un vrai dépaysement.
L'image que je retiendrai :
La dernière, celle d'une campagne loin de la guerre, éternelle.

Conseillé par
16 décembre 2013

Deuil, légende, île

J'avais adoré "Un bûcher sous la neige", et je me faisais une joie de retrouver la prose poétique et un brin mystérieuse de l'auteur.
Est-ce parce que ce n'était pas l'Ecosse ; Est-ce parce que l'histoire est actuelle ; Est-ce parce que l'auteur place d'entrée de jeu son histoire dans l'univers de la légende... Le fait est que je n'ai pas, cette fois-ci, adhéré à l'histoire.
Et puis le rythme des phrases, aussi, trop haché. La narration qui revient sur elle-même, s'enroulant tel un Homme-poisson plongeant dans le ressac.
Certes, on sent les embruns et l'air du large, mais la communauté est trop triste, trop recluse et tournée vers elle-même.
Bref, j'ai survolé cette histoire sans vraiment y croire.

Conseillé par
16 décembre 2013

Irlande du Nord, policier

Voici un roman policier haletant et à la construction intéressante.
L'auteur a su me tenir en haleine avec cette histoire de fantômes qui viennent hanter Gerry et qui réclament leur dû, allant parfois jusqu'à l'aider.
Une plongée dans les coulisses des mouvements terroristes irlandais au XXIe siècle : ceux qui ont pu raccrocher, ceux qui se cherchent toujours, ceux qui sont restés les mêmes malgré les changements de la ville.
Une construction comme un décompte de mise à feu de bombe. Explosion garantie !
Un premier roman réussi, un auteur à suivre.
L'image que je retiendrai : Celle des fantômes désignant à Gerry l'homme à abattre, avec un rictus mauvais.