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5 février 2012

c’est un petit bijou d’humour et de poésie, qui est parfaitement ancré dans la réalité. Les dessins de Florent Chavouet, le texte d’Amanda Sthers (son vocabulaire), le livre en tant qu’objet (couverture cartonnée et élastique pour le fermer) conservent à merveille l’esprit journal intime et permettent de traiter de sujet graves (la séparation, la maladie, le divorce, la mort) avec beaucoup de bonne humeur, de la délicatesse mais surtout sans pathos.



Le personnage de Lili est espiègle, rigolo, touchant et proche de la réalité. Cette petite fille raconte sa vie : la séparation de ses parents, ses deux maisons, sa maman enceinte, sa nounou qui pue, son petit frère malade et leur départ pour « Nouillork »…le tout avec ses mots, vous l’aurez compris ! Tous ces chamboulements n’auront pas raison de cette espiègle Lili, personnage intelligent et plein de ressources, aussi acidulée que sa tenue (dessinée d’ailleurs par Nathalie Rykiel).

Avec tendresse et finesse, l’auteure aborde beaucoup de thèmes difficiles aussi bien pour les adultes mais encore plus pour les enfants. Le Carnet secret de Lili Lampion est aussi agréable à lire qu’à raconter. Il permet d’aborder avec des mots d’enfants des sujets pas évidents aussi bien à comprendre qu’à expliquer. Petit plus, les personnages imaginaires (le couple Ping) sont l’occasion d’évoquer un peu de l’histoire de Chine et pour les enfants de connaître une autre culture.

J’ai un vrai coup de cœur pour ce livre ! A défaut d’aller voir la comédie musicale, jetez-vous sur le livre !

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5 février 2012

Le sujet de fond est très intéressant et permet de voir une autre facette de la seconde guerre mondiale : le recours aux jeunes volontaires anglaises pour travailler dans les exploitations agricoles afin de compenser le départ des hommes à la guerre. Loin du tragique des combats (même si la guerre reste présente et constitue l’arrière-plan de l’histoire) on vit au rythme du travail et on est forcément admiratif devant tant d’effort donné et de plaisir rencontré par ces trois citadines. Il ne s’agit pas vraiment d’un roman d’action mais plutôt d’une peinture magnifique sur la vie et le travail de la ferme. Les descriptions poétiques, légères et loin d’être pompeuses, donnent beaucoup de pittoresque à l’histoire. On est littéralement projeté en pleine campagne anglaise avec ses odeurs, ses couleurs… et l’on suit avec un certain plaisir le quotidien de la vie à la ferme de ces 3 volontaires. C’est dans ce contexte rural plutôt rude se greffent les histoires de cœur de chacune d’elles.



L’arrivée de ces trois jeunes filles va déclencher de sacrés bouleversements dans leur entourage. La vie de la ferme est désormais pleine de situations cocasses, de rires, d’espoirs, de déceptions, de jalousies, de doutes…Ce qui ressort le plus du style de Angela Huth est cette richesse dans l’exposé des sentiments. Les filles de Hallows farm se lit surtout pour l’ambiance : on voyage entre les états d’âmes de trois jeunes filles bien différentes mais toutes en quête d’amour. La psychologie des personnages est remarquablement retranscrite et permet de s’attacher rapidement à chacune d’elles, pourtant si différentes. Son récit est à l’image de Prue, Ag et Stella : pétillant, intelligent et délicat !

Finalement, les Filles de Hallows farm est un roman romantique sans être mièvre. Il y a effectivement beaucoup de bons sentiments mais on est encore loin du roman à l’eau de rose. Angela Huth fait ressortir, avec beaucoup de finesse, les émotions de chacun et nous offre une belle réflexion sur l’amour, qu’il soit impossible, résigné, passionné ou même fait de haine (dans le couple Ratty et Edith). Stella la grande romantique prête à tout sacrifier, Agatha l’intellectuelle réfugiée dans les livres mais secrètement amoureuse et Prue, la dévergondée collectionneuse d’aventures, chacune cherche à sa manière le bonheur dans l’amour. Le temps d’une année, ces trois volontaires que tout oppose vont finalement devenir les meilleures amies, unies par l’amour de la terre, des bêtes et du travail bien fait.

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5 février 2012

Red Room Lounge est le premier roman de Megan Abbott mais le second traduit en français (Adieu Gloria est sorti en début d’année 2011). Il a été écrit en 2005, et je suis vraiment enchantée qu’il sorte enfin en France car il vaut le détour ! Vous l’aurez compris, il s’agit d’un livre que j’ai particulièrement apprécié.

L’histoire est très palpitante. Lora vit avec son frère Bill jusqu’à ce qu’il rencontre la magnifique, parfaite et exubérante Alice. L’amour entre les deux les mène très rapidement au mariage et cette soudaine arrivée dans fratrie pousse Lora à s’interroger sur le comportant souvent étrange de sa fascinante belle-sœur, à s’intéresser à son passé et ses amis (comme à l’énigmatique Loïs). Ses découvertes la propulsent dans un monde glauque où la noirceur domine. Les découvertes arrivent doucement et cette lenteur apporte une tension supplémentaire qui n’était pas pour me déplaire. Captivée, j’ai apprécier avancer dans l’enquête au rythme du personnage tout en étant pressée d’arriver au dénouement et de savoir…. Le dénouement est inattendu, ou sans doute pas tant que ça….



Megan Abbott analyse, jusqu’à l’affrontement final, l’étrange relation qui lie les deux belles-sœurs. Lora est-elle prête à abandonner son frère Bill ? Qui est vraiment Alice ? Elle nous entraine dans un récit hypnotique et intense où les relations entre les personnages restent ambiguës du début à la fin : jalousie, perversité, fascination, amour démesuré, violence, attirance…
C’est un thriller bien ficelé dont l’intrigue est assez perturbante, d’autant qu’il s’agit d’un récit raconté à la première personne. Lora est la narratrice, son point de vue et ses doutes sur Alice déteignent rapidement sur le lecteur. Attaché à Lora, tranquille institutrice banlieusarde dont l’affection sans limite pour son frère est fusionnelle, on en perd peu à peu notre objectivité. L’angoisse et les doutes qu’elle éprouve envers Alice transparaissent tant qu’ils viennent naturellement se coller au lecteur et ne les quittent plus jusqu’aux dernières pages !

Red Room Lounge est un excellent polar psychologique ! J’ai tout adoré : l'écriture, le style, les personnages (beaucoup sont antipathiques mais bien construits), l’histoire et l'anbiance, quelle ambiance !!! J’ai eu un vrai coup de cœur pour l’atmosphère. J’y ai trouvé un peu de Hitchcock et beaucoup du Dalhia Noir (je me réfère au film de Brian De Palma, comme je n’ai pas lu le livre de James Ellroy) : du glamour, de la tension, des flics et du Hollywood ! Le style est très cinématographique, on est vraiment plongé dans l’ambiance et imprégné du climat des années 50 : il y a beaucoup de références au cinéma et à Hollywood aussi bien dans l’histoire (le personnage d’Alice y a travaillé en tant que couturière et Lois en tant qu’actrice) mais également dans les descriptions et dans le récit en lui-même.

Irrésistible, tome 1

1

La Martinière Jeunesse

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5 février 2012

Alors moi qui ne suis pas vraiment romance et bien voilà je me suis laissée tentée par ce livre. Il faut dire que j’en ai tellement entendu d’avis enthousiastes à son sujet que ma curiosité n’a pas su résister, même si j’avais un peu peur d’être déçue. Au final pas du tout, j’ai beaucoup aimé et j’ai dévoré le livre (j’avais un peu de mal à le lacher, j’avoue…)

Le sujet n’est pas ce qu’il y a de plus original et l’histoire est assez prévisible : deux ado que tout oppose (et surtout qui se détestent) tombent amoureux. Et oui, on est dans le roman Young Adult à l’eau de rose mais c’est efficace et l’auteure aborde également des thèmes comme la différences, les apparence, les gangs (drogue et violence) et même un peu de sexe qui apportent un piquant supplémentaire à l’histoire. On y lit d’ailleurs la référence au film Grease, qui correspond assez bien à ce livre.


Le style est simple, les sentiments sont magnifiquement retranscrits, et bien qu’il s’agisse d’un sujet intemporel, l’histoire est très bien intégrée à son époque. Les personnages sont travaillés et attachants : Alex et Brittany (l’un Bad boy l’autre Madame parfaite) ont chacun leur personnalité et leur vie. L’histoire complexe associée à chacun est également un point du roman que j’ai beaucoup aimé. En effet, Alex, latino des quartiers pauvres, fait partie d’un gang et doit vivre son présent avec un sombre passé qui le pèse, tandis que Brittany, jeune fille riche en apparence parfaite cache une tragédie familiale. Leurs choix aux quotidiens sont dictés par leurs appartenances et leurs apparences. Le thème des préjugés et des mauvaises opinions que l’on se fait des gens est bien mis en avant et donnent une petite dimension psychologique au roman, qui n’était pas de trop.


L’écriture de Simone Elkeles est rythmée et très agréable. Le fait d’alterner les chapitres entre les voix d’Alex et de Brittany permet d’avoir une vue d’ensemble des faits, de connaitre d’avantage les protagonistes et d’apprécier leur point de vue respectif. Bien qu’il y ait deux récits, le roman ne souffre d’aucune répétition car l’histoire est linéaire, les chapitres se suivent et s’enchainent à merveille. J’ai d’ailleurs aimé l’indication de point de vue au début de chaque chapitre car j’ai souvent été portée dans ma lecture au point que je ne faisais même plus attention qu’il s’agissait d’un nouveau chapitre, tant les transitions se faisaient naturellement. Bref, une lecture vraiment addictive !

Pour conclure je dirai qu’au début de ma lecture je n’étais pas vraiment emballée (trop de stéréotypes et trop de prévisible) mais très rapidement je me suis laissée embarquée dans le flot d’émotions, submergée par tous ces sentiments. Je ne regrette pas du tout, et puis pour être franche, Alex m’a fait craquer !!!! il est vraiment séduisant et ses répliques sont…Irrésistibles !


Seul bémol : une ligne dans le dénouement que j’ai trouvée sans doute de trop et peu crédible, mais ce n’est que mon point de vue !

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5 février 2012

Si je devais donner 3 raisons de lire ce livre, ça serait : Lily Casey, Lily Casey et Lily Casey ! Ce personnage est incroyable : contemporaine, libre, courageuse, intelligente…on est forcément admiratif devant cette femme remarquable qu’était la grand-mère de l’auteure Jeannette Walls. Sa volonté et sa force de caractère font d’elle une véritable héroïne. Elle a des défauts mais son côté positif dépasse tout. Elle est très touchante, vraie et sincère. On s’identifie avec plaisir à cette femme courageuse et aussi très jolie, puisqu’elle nous offre également quelques photos parsemées dans son texte.



Bien entendu, c’est surtout grâce au style et l’écriture efficace de sa petite fille que ce personnage a ce tel pouvoir d’attraction. Ce texte est très prenant et l’écriture de Jeannette Walls est à l’image de Lily Casey : gai et énergique. Le tempérament fougueux du personnage est bien mis en avant grâce à sa plume vive et alerte. Elle utilise la première personne pour raconter l’histoire de sa grand-mère. Elle parle en son nom et le fait très bien, on sent l’admiration dans son récit. L’écriture est simple, directe et le récit est rapide, ce qui met magnifiquement en avant la vie d’aventurière de l’héroïne. Le lecteur est tout de suite entrainé dans la vie trépidante de Lily Casey Smith.

Jeannette Walls a trouvé le ton juste entre biographie et récit romanesque. Le récit s’inscrit parfaitement dans une époque. Aussi bien les faits historiques que les décors enrichissent naturellement le portrait, car l’auteure a su trouver la juste dose de détails pour appuyer l’exactitude des faits.
De plus, à travers le portrait de Lily, on suit l’histoire des Etats Unis du début du XXème siècle, dont elle est témoin de l’évolution, des changements, des progrès et des conflits. Ce récit permet de connaitre également d’avantage le quotidien de l’époque, du monde rural et celui de rancher.

Pour conclure je dirai que ce roman met de bonne humeur, il touche le lecteur et donne la pêche. L’histoire est trépidante et une fois terminée on n’a qu’une seule envie : se jeter sur le premier roman de Jeannette Walls Château de verre pour connaitre maintenant la vie de sa mère.