Courir après le diable

David Fulmer

Rivages

  • Conseillé par
    31 août 2010

    Sur un air de Jazz

    J'adore découvrir de nouveaux auteurs et cette fois encore je n'ai pas été déçue. J'ai mis le temps pour m'immerger dans l'ambiance jazzy de la Nouvelle-Orléans, mais une fois que la musicalité du roman s'est ancrée en vous, il n'y a plus moyen d'y échapper, chaque page ressemble à la mesure endiablée d'un morceau de musique.

    Comme dans un titre de jazz on passe par beaucoup d'émotions, la colère, la douleur, le dégoût, la mélancolie et même l'allegresse...
    David Fulmer parvient avec son roman à nous faire découvrir un personnage ayant véritablement existé, Buddy Bolden, et qui est reconnu comme membre fondateur du Jazz au début du 20ème siècle, la musique habite ce musicien comme on peut être possédé par le vaudou, beaucoup présent dans ce livre. Cela nous donne une vague idée de ce que ressent le personnage qui ne vit que pour la musique qui le dévore.
    L'intrigue policière qui est le fil conducteur du roman n'est jamais oubliée et on se demande jusqu'au dénouement qui est le responsable de ses horreurs et lorsqu'on nous l'apprend la surprise est grande ! La division de la ville en quartiers répartis par la couleur de peau, n'est que le sommet de l'iceberg, pour moi, et ce n'est qu'un point de vu personnel, David Fulmer nous décrit le marasme des grandes villes qui noie les gens dans l'anonymat et la transparence, il faut savoir regarder et reconnaitre les personnes que l'on croise, l'individualisme n'est pas une bonne chose...
    Ce roman parfaitement documenté sur la ville, l'époque et sur le jazz est passionnant, m'a fait voyagé à travers le temps et à travers le monde,je l'ai refermé avec regret. L'amitié de Buddy et Valentin, qui dure depuis l'enfance, est mise à mal par la distance et par l'absence, toute relation s'entretient on ne peut pas la faire durer avec des souvenirs et de bonnes intentions. En bref, il est difficile d'en faire une critique complète sans en retirer l'intérêt donc je vous conseille vivement de vous procurer le roman et de vous en faire votre propre idée, qui si elle se rapproche de la mienne sera enthousiaste.