N'importe qui basculerait dans une autre réalité en découvrant que son voisin et ami est un tueur en série. Surtout lorsqu'un matin la maison est prise d'assaut par des dizaines de policiers. A partir de ce fait traumatisant initial, c'est le monde de Thierry dans son entier qui s'effondre. Notre vie est-elle vraiment celle que l'on croit? C'est la question existentielle à laquelle ce beau texte nous confronte.

C'est Clara qui tombe en panne lorsque sa voiture ne démarre pas, un matin d'une journée professionnelle bien remplie, comme toutes ses journées professionnelles. Le diagnostic de son médecin est sans appel : burn-out. Il n'y a que trois façons de vivre ce mal contemporain, autre nom de la très répandue dépression : y rester, en sortir pour se relever et reprendre le cours de sa vie d'avant, réinventer sa vie et son désir. D'emblée on le sait, mais le cours du livre met brillamment ces trois options en suspend.

C'est un roman épistolaire parce que le personnage principal, occupant un conteneur qui reste en permanence sur le bateau, n'a que ce moyen pour échanger avec le monde.
Elle écrit d'ailleurs pour résilier son bail, mais seul un jardiner lui répondra.
Dans ce qui devient vite une enquête, sur le ton de l'humour le plus décalé, on croise des marchandises, un escroc, une conseillère juridique qui a perdu la tête, des malversations immobilières et financières.
Désopilant et formidablement écrit.

Dans ce très joli livre de Gilles Marchand, on retrouve les éclopés, les recalés, les déclassés qu'il aime mettre en scène. Mais cette fois, il y a de la révolte dans l'air. Au départ parce que l'employé du gaz n'a pas été poli avec les gens de cette drôle de pension de famille aux allures de cour des miracles. Et aussi parce que Jolene a débarqué dans la vie de ces oubliés. Alors, il y a de l'eau dans le gaz, à la lisière de la magie, au plus profond des anciens quartiers oubliés.

Le titre paraît étrange pour un roman, mais c'est pourtant bien d'un radiateur d'appoint que débute le drame, avec sa comédie et sa tragédie mêlées. On comprend bien qu'un radiateur d'appoint puisse provoquer un accident domestique, on sait moins qu'il est capable de précipiter la vie de gens ordinaires dans l'extraordinaire de rencontres vibrantes d'émotions. C'est pourtant ça, la vie.