Évelyne L.

Conseillé par (Libraire)
29 avril 2019

Coup de coeur d'Evelyne

Samuel est un ado en perdition, en butte avec ses parents et leur divorce dont il a l'impression de payer les pots cassés. Un soir, il va tellement loin que sa mère, Sibylle, qu'il faut réagir. Elle vend tout et les voilà partis tous les deux pour une randonnée à cheval (leur passion commune, la dernière) de plusieurs mois au Kirghizstan. Evidemment, rien ne se passe comme prévu et Samuel s'enferme dans son mal-être tandis que Sibylle s'enfonce peu à peu dans cette dépression larvée qu'elle traîne depuis presque vingt ans... jusqu'au drame !
Laurent Mauvignier nous livre ici un roman intimiste dans les grands espaces d'Asie : fort et attachant.

Conseillé par (Libraire)
29 avril 2019

Coup de coeur d'Evelyne

Delphine est un écrivain à succès. En tout cas, elle a connu un énorme succès avec son dernier roman mais depuis, elle peine à s'y remettre. Elle bulle, elle élude, elle prétexte, elle reporte, elle annule, elle recommence, elle change d'idée... : s’asseoir devant son ordinateur lui provoque des nausées (au sens propre) et écrire à la main lui provoque des douleurs dans tout le côté gauche (Delphine est gauchère).
Heureusement, son chemin croise celui d'une femme (écrivain elle aussi même si elle écrit pour les autres et ne signe jamais) qui va devenir son amie (ou plutôt redevenir son amie puisqu'elle se serait connue autrefois). L. va aider Delphine dans sa détresse, venir s'installer chez elle, faire sa correspondance puisqu'elle ne peut plus écrire, faire le vide autour d'elle pour qu'elle puisse se remettre au travail, le protéger des lettres anonymes malveillantes, prendre peu à peu possession de sa vie...
Un roman construit comme un miroir aux alouettes, qui vous tient et ne vous lâche plus, vous guide et vous perd tout à la fois : Delphine de Vigan nous montre toute sa virtuosité dans l'art de composer un récit, joue avec l'autofiction et par conséquent se déjoue avec brio de ses détracteurs qui prédisaient qu'elle n'aurait plus rien à raconter après Rien ne s'oppose à la nuit. Un roman abyssal qui n'est pas sans rappeler Stephen King ou Bret Easton Ellis. A dévorer en une nuit.

Éditions Gallmeister

Conseillé par (Libraire)
29 avril 2019

Coup de coeur d'Evelyne

Les énergies fossiles s'étiolent. Les émeutes éclatent dans les grandes villes privées d'électricité. Le gouvernement mondial s'effondre. La paranoïa gagne les relations humaines et les supermarchés se vident. Mais Nell et Eva (deux adolescentes de 17 et 18 ans) voient ça de loin et n'écoutent les infos que d'une oreille distraite. C'est loin, et puis c'est des histoires d'adulte tout ça ! Elles, leur monde, c'est la maison familiale perdue dans la forêt, les copains, Harvard, la danse... même si l'électricité devient de plus en plus aléatoire et que l'essence se fait rare, compliquant leur vie quotidienne.
Et puis, un jour, la radio se tait définitivement, Internet devient un lointain souvenir, et elles comprennent que leur monde à elles aussi a vacillé. Comment survivre dans ce monde qui retourne à l'état de Nature quand on a grandi dans la technologie ?
Vous n'aimez pas la science-fiction, tant mieux car ce roman n'en est pas ! On pourrait croire à un scénario post-apocalyptique mais toute la force du roman de Jean Hegland est dans le réalisme : la fin d'un mode de vie, la fin des espoirs, la redécouverte des savoirs anciens pour assurer sa survie, l'acceptation du fait que la Nature n'est pas une ennemie de l'Homme mais que l'Homme appartient à la Nature. Un roman très sobre et très réaliste, sombre mais pas désespérant. Un texte fort qui pose question et nous laisse face à la réalité.

Conseillé par (Libraire)
29 avril 2019

Coup de coeur d'Evelyne

Fin des années 50, Détroit connaît une crise importante : les grandes usines ferment peu à peu, celles qui subsistent cherchent de la main d’œuvre moins chère et se tournent vers les Noirs. Le milieu ouvrier blanc souffre : l'aristocratie ouvrière s'effondre discrètement mais sûrement. Si l'univers masculin vacille, les femmes tentent de ne pas voir : elles préparent des ventes de charité, passent leur temps à cuisiner dans des cuisines suréquipées, récurent les maisons et les jardins dans cet univers où les maisons sont si proches les unes des autres qu'aucune vie n'est strictement privée et où il faut faire montre de la plus belle réussite, alors même que le quartier se paupérise (c'est à dire que les Noirs s'installent eux aussi à proximité des usines).
C'est dans ce contexte qu'intervient la disparition d'Elisabeth, une jeune femme attardée. Les hommes se mettent à sa recherche, les femmes assurent l'intendance : ainsi va la vie dans cette société aux rôles très définis, même en cas de crise. Mais mine de rien, les femmes aussi mènent l'enquête, tout comme elles vivent leur liberté : discrètement et sans revendication.
Un polar qu'on ne lâche pas qui vous emmène dans les coulisses de la réussite à l'Américaine. Un livre joyeux en apparence mais véritablement noir au fond.

Conseillé par (Libraire)
29 avril 2019

Coup de coeur d'Evelyne

Enfant, Kîmia grandit dans un pays de contes et d'histoires farfelues que se racontent les grands, les oncles, les tantes, les grands parents... Ce pays, c'est l'Iran, celui du Shah puis des ayatollahs ; c'est l'Iran qui bascule d'une société féodale vers une société moderne, avec des atermoiements qui aboutiront au pays totalitaire qu'on connaît aujourd'hui. Mais l'Iran n'a pas toujours été comme ça ; et quand il l'est devenu, des milliers d'Iraniens ont fui vers l'Europe et ses droits de l'Homme. Surtout les intellectuels francophiles.
C'est au travers d'un roman foisonnant que Négar Djavadi nous raconte l'Iran de son enfance, son arrivée en France, ses espoirs, ses réussites et ses échecs. Désorientale est un formidable roman sur l'identité, culturelle d'abord : ou comment pour s'intégrer il faut d'abord accepter de perdre sa culture d'origine (c'est le titre du roman). Puis Négar Djavadi va beaucoup plus loin en s'interrogeant sur notre identité française actuelle, avec un regard acéré et sans concession, d'une justesse troublante.
Cette pépite est un premier roman construit sur le mode des contes orientaux avec ces histoires enchâssées les unes dans les autres, qui se répondent, s'interpellent et vous baladent sans jamais vous perdre. Un régal !