Magali S.

19,90
Conseillé par (Libraire)
13 mai 2020

Drame historique

Rivage de la colère est un magnifique roman qui nous raconte le drame beaucoup trop méconnu -et toujours d'actualité- de Diego Garcia, petit archipel rattaché à l'île Maurice.
La plume de Caroline Laurent est une invitation au voyage et la romance.
Un récit bouleversant et édifiant.

Conseillé par (Libraire)
7 mai 2020

Excellent!

The Kingdom, c'est un immense parc d'attraction dans lequel les visiteurs côtoient des hybrides plus vrais que nature. Beaucoup d'animaux étonnants évoluent dans les différentes partie du parc, mais le clou du spectacle reste les Fantaisistes, jeunes femmes mi-humaines mi-robots, qui ressemblent clairement aux princesses Disney, créées dans le seul but de divertir les visiteurs. Ana, une des sept Fantaisistes, se pose de plus en plus de questions depuis la survenue d'incidents et de défaillances pour le moins étranges.
Jess Rothenberg nous entraîne dans un huis-clos extrêmement prenant à l'atmosphère très particulière et immersive, où l'on plonge avec plaisir dans l'envers de ce décors féerique. Le personnage d'Ana nous émeut au fil de son évolution et de ses découvertes, et surtout au travers de sa douloureuse prise de conscience quant à son existence, grâce à une parfaite transcription de ses sentiments et émotions.
Si le quatrième de couverture rapproche ce roman de la série Westworld en surfant sur le thème de l'androïde et des questions éthiques qui en découlent, j'ai pour ma part pensé à Jurassic Park et Frankenstein, car The Kingdom est une belle démonstration de ce qu'il se passe lorsque l'homme se prend pour Dieu et qu'il défie les lois de la nature en créant des êtres vivants.

Conseillé par (Libraire)
7 mai 2020

Dystopie décoiffante

Imaginez Tarantino qui adapte une histoire de Fabcaro.
Voilà ce que j'ai pensé en lisant Manuel de survie à l'usage des incapables.
J'ai découvert cet auteur avec son dernier roman Feel Good, que je considère comme une des meilleures sorties de la rentrée littéraire 2019. Mon impression se confirme avec ce titre : Thomas Gunzig sait indéniablement écrire des histoires, et ça décoiffe.
Alors cette histoire quelle est-elle justement?
Nous sommes dans un monde pas tellement différent du nôtre, avec une particularité tout de même : les codes génétiques ont été rachetés par les grosses entreprises et sont donc soumis à des copyright. Rajoutez à cela une société vampirique basée sur une productivité à outrance, dans laquelle employés, managers et chefaillons graissent les maillons malgré eux, piégés dans un système "manger ou être mangé". L'intrigue démarre dans un supermarché, où Jean-Jean travaille comme agent de sécurité. Son DRH lui demande de surveiller une caissière afin de la pousser à démissionner. Pourquoi? Parce qu'elle est légèrement plus lente que les autres. Comme je le disais, un monde pas si éloigné du nôtre, n'est-ce pas? Les événements vont ensuite s'enchaîner à la manière d'une boule de neige, et Thomas Gunzig nous entraîne dans une sorte de western moderne absurde.
Son écriture faussement détachée est soignée à la perfection et est teintée de cet humour décapant que j'avais adoré dans Feel Good. On ne s'ennuie pas une seconde en suivant les péripéties des personnages, racontées à la façon d'un film choral, où tout finit par se télescoper. Thomas Gunzig maîtrise l'art du découpage, mais il est aussi doté d'un sens aigu de la description. Certains passages valent de l'or.
C'est, enfin, une comédie noire jubilatoire, une satire très réaliste du capitalisme, de la grande distribution, des bullshit jobs, et un roman noir social qui sonne beaucoup trop juste, traversé par le spectre d'un Big Brother si cher à la littérature de science-fiction.
Et quant à la fin, vous m'en direz des nouvelles. Personnellement j'ai ri de surprise devant tant d'imagination et bon sens. Il fallait y penser!!!

Conseillé par (Libraire)
15 avril 2020

Un bijou

Une malédiction semble peser sur chaque membre de la famille d'Esther, depuis que son grand-père a rencontré la Mort en personne pendant la guerre du Vietnam. Eugène, le frère jumeau d'Esther a une peur irrationnelle de l'obscurité. Leur père vit reclus au sous-sol depuis des années, et leur mère a transformé la maison en repoussoir à malédictions. Esther, elle, se bat à sa manière en revêtant un costume différent chaque jour, et en établissant une liste non exhaustive de ses pires cauchemars, histoire de se tenir prête au cas où. Ce qu'elle n'avait pas prévu en revanche, c'est l'arrivée de Jonah dans sa vie, garçon tout aussi charmant qu'excentrique.

J'ai été complètement immergée dans l'univers de ce roman à l'esthétique Burtonnienne et Wes Andersonnienne. L'écriture est précise, poétique et profonde mais aussi légère et terriblement drôle. Rien n'est laissé au hasard, ni le traitement des personnages ni les métaphores subtiles qui fleurissent entre les pages pour transformer le banal, le laid en conte enchanteur.
C'est une réussite totale, je suis complètement folle amoureuse de l'histoire d'Esther.
Le travail de traduction a permis à une histoire fabuleuse de conserver toute sa magie.

Conseillé par (Libraire)
15 avril 2020

Dérive des réseaux sociaux

C'est pas ma faute, c'est un roman très intelligent qui parle des réseaux sociaux et de ses dérives, mais pas seulement.
À 16 ans, Lolita a des milliers d'abonnés sur sa chaîne YouTube. C'est une influenceuse.
Derrière cette envie de briller se cache un besoin impérieux d'attention pour colmater des failles profondes.
Prudence, elle, ne manque de rien, vit une vie en apparence tranquille, rythmée par l'école et la danse classique. Pourtant, la jeune fille semble rongée par un mal-être qu'elle est incapable d'extérioriser. Lolita, c'est comme un radeau au milieu de la tempête pour elle. Alors quand la YouTubeuse disparaît des réseaux sociaux, elle part à sa recherche, quitte à s'attirer les foudres familiales.
C'est pas ma faute raconte l'histoire d'un naufrage, celui de deux adolescentes blessées, mais aussi l'histoire d'un sauvetage inattendu.
A travers ce drame contemporain, les autrices ont réussi à mettre en lumière des sujets primordiaux, tels que la solitude et la normalité, à un âge où les questionnements ne trouvent pas toujours réponse. Grâce à un habile procédé de narration, on réussit à prendre la mesure de l'isolement et de la déshumanisation de Lolita.