Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

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19 décembre 2023

meurtre

Ouvrir un roman de Jérémy Fel, c’est avoir l’assurance de rencontrer des personnages que l’on n’oubliera pas.

Dans ce roman, c’est le personnage de Thaïs qui m’a le plus marqué : mystérieuse car aucune de ses copines ne peut prévoir ses réactions, toujours sur son smartphone, sa volonté farouche et ses regrets, l’inceste dont elle est victime.

J’ai aimé que plusieurs personnages parlent à leur tour, certains apportant un peu d’air dans la trame noire et rude du récit.

J’ai été hallucinée par la mère de Thaïs, son emprise sur son jumeau.

Le personnage du grand-père m’a moins parlé, mais j’ai découvert à travers lui le versant obscure du monde de l’édition dans lequel il faut savoir poser ses pions pour obtenir des prix.

Je n’ai pas aimé la longue errance de Thaïs de retour d’Afrique du Sud, même si je comprend son utilité narrative.

Certaines scènes décrites dans le roman sont dures, mais le talent de l’auteur me les a rendu lisibles.

J’ai souri chaque fois qu’une référence était faite aux films d’horreur : les films que regardent les différents personnages tout au long du roman ; la naïveté de Manon répétée à l’envie ; les maisons qui sont des manoirs ; et même une scène du roman qui correspond à une scène de film d’horreur décrite plus loin (celle dans laquelle Manon se retrouve enfermée dans la lingerie et tente de passer par la fenêtre).

Seule différence de ce roman avec les films d’horreur : l’explication des actes de la coupable.

Seule la bande son m’a laissé de marbre et m’a fait penser que j’étais un peu has-been car je ne connais aucun des morceaux écoutés par les personnages.

Un roman qui dit bien jusqu’où la rage peut conduire, la colère étant déjà mauvaise conseillère.

L’image que je retiendrai :

Celle des 4 jeunes filles cachées dans un champ quelque part autour du Cap, venant de se faire voler leur voiture : une scène digne d’un film d’horreur.

Éditions Gallmeister

11,00
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19 décembre 2023

enquête, Québec

J’ai aimé le travelling avant de l’ouverture du roman : cette longue description de ce qu’il se passe sur ce boulevard Saint-Laurent de Montréal un soir d’hiver. Une même description clôt le livre.

Et il y en a, de la vie, sur cette artère un peu oubliée de la ville où se côtoient différentes nationalités : les italiens et les juifs, les SDF et les prostituées. Artère que les anglos appelle the Main : la rue principale.

Un policier veille sur eux tous, rassurant par sa présence, faisant en sorte que rien ne dérape.

J’ai aimé le lieutenant LaPointe, policier solitaire et veuf qui connait toutes et tous, qui joue aux cartes (au pinocle) deux soirs par semaine avec 2 commerçants et un prêtre, son pardessus pelucheux qu’il ne quitte jamais, sa relecture sans fin de Zola.

J’ai adoré découvrir le vocabulaire spécifique à cette ville : le jouaf est la langue populaire des Québécois francophones de Montréal ; les robineux sont les clochards…

J’ai aimé sa nouvelle aide Guttman, tout juste entré dans la police, qui voit d’un mauvais oeil les façons de faire de LaPointe. Pourtant, ces méthodes portent leurs fruits quand il s’agit d’éloigner du quartier un proxénète de mineures.

J’ai eu plus de mal à cerner la jeune prostituée que LaPointe prend chez lui : va-telle le voler ? va-t-elle se servir de lui ?

J’ai aimé la résolution de l’enquête, le meurtrier que l’on ne pouvait pas deviner.

Bien sûr, j’ai aimé l’humour discret de l’auteur et l’ambiance du roman.

J’ai quitté à regret ce boulevard et ses habitants.

L’image que je retiendrai :

Celle de l’appartement froid de LaPointe, qu’il ne chauffe que les rares nuits où il y dort.

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19 décembre 2023

soeurs

Je pense que je suis passée à côté de ce roman.
J'ai aimé suivre Agathe de retour dans la maison familiale pour la vider. Elle y passera quelques jours avec sa soeur.
L'occasion pour elles de ne toujours rien se dire d'important sur leur vie.
A force d'élipses, l'autrice ne m'a pas permis d'accrocher au vécu des deux soeurs. Même le non-dit à propos de la fausse-couche devient lassant de silence.
Et puis ses odeurs de fromage....

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19 décembre 2023

vie moderne

De l'auteur, j'avais bien aimé L'enterrement de Serge.
Ce roman ne me tentait pas trop, j'avais peur d'une bluette. Et bien pas du tout.
J'ai aimé le parallèle entre le salon de coiffure dans lequel travaille Clara et le salon de Mme Verdurin.
Bien sûr, j'ai aimé le regard sur La Recherche : la vie se trouve dans les œuvres d'art ; la mémoire involontaire.
J'ai aimé la comparaison entre la lecture de Proust et une séance de yoga.
J'ai aimé le leitmotiv des chansons diffusées par la radio Nostalgie.
J'ai moins compris les 3 apartés de la femme trompée et prenant un amant.
Une lecture distrayante le temps d'un après-midi, mais sans doute pas assez approfondie.

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14 décembre 2023

société

Je suis une inconditionnelle de l'auteur : j'ai aimé tout ceux que j'ai lu de lui, jusqu'à présent.
Je suis un peu mitigée concernant ce roman que j'ai trouvé un peu en-dessous de son niveau habituel.
J'ai aimé être emmené avec la famille (presque) idéale sur une île paradisiaque ou le temps est aboli.
J'ai aimé les tensions dans la famille et la fille adolescente qui lève les yeux pour un rien.
Mais l'intrigue a manqué de peps et de fond : pourquoi un tel système de contrôle ? Qui est vraiment Mike ? Que deviennent les autres enfants ?
La fin, quant à elle, m'a surprise : mais pouvait-il en être autrement avec cet auteur ?