Chéri(e), je pars faire une course

La collection à succès des Éditions Prolongations se lance sur les 42,195 km mythiques de la course à pieds. Dès que le jogger du dimanche accroche un dossard sur son maillot, et fixe une puce électronique à sa chaussure, il est contaminé par une obsession étrange, la quête d´un Graal dont il mesurera très vite avec angoisse les sacrifices et la souffrance qu´elle réclame. Courir un marathon, c´est un absolu tout autant qu´une aventure aux limites de la déraison, et s´il s´engage dans cette voie, parsemée d´étapes intermédiaires (corrida, semi-marathons, blessures), c´est à une vraie religion que le coureur consacrera désormais ses loisirs, et ses rêves, une religion avec ses rites, sa liturgie, ses mots et son vocabulaire qu´il conviendra d´apprendre et de psalmodier comme une prière en latin. Car il y a les « Finishers » et les autres, tous redoutent l´aponévrosite ou l´ampoule, chacun d´eux se fait sa « pasta-party », et ils se bercent tous des mêmes illusions de « négative split ». Ceux sont les descendants de Phidippides, même s´ils ne connaissent pas forcément tous le triste destin du premier des « Finishers », mort d´un arrêt cardiaque à son arrivée à Athènes. Une langue à la fois technique et imagée, qui vous conduit au bout de la distance universelle.