Galiciens, corbeaux et parapluies

En Galice, les gens se font avaler par leur parapluie (et non l'inverse), les défunts se métamorphosent en corbeaux et, pour un oui ou pour un non, tout ce joli monde apostrophe les humains avec la dernière des familiarités. N'est-ce pas d'ailleurs une des preuves que ce territoire est bien la Galice ?

Plus clairvoyant que ne l'exigent les temps modernes, plus lucide que ne le voudrait le rationalisme, Alvaro Cunqueiro est de ces auteurs à l'érudition fantasque, à la mémoire nourrie de légendes, qui fréquentent l'irrationnel avec l'aplomb des scientifiques et le sérieux des pourfendeurs de chimères.

Par ces récits inclassables, issus d'une oeuvre follement singulière où la cocasserie le dispute au merveilleux, l'écrivain galicien nous fait entrer de plain-pied dans la compagnie de ses maîtres : Cervantes et Rabelais.