Un été avec Homère
EAN13
9782849905869
Éditeur
EDITIONS DES EQUATEURS
Date de publication
Collection
Un été avec
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Un été avec Homère

Editions Des Equateurs

Un été avec

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L’Iliade est le récit de la guerre de Troie. L’Odyssée raconte le retour
d’Ulysse en son royaume d’Ithaque. L’un décrit la guerre, l’autre la
restauration de l’ordre. Tous deux dessinent les contours de la condition
humaine. À Troie, c’est la ruée des masses enragées, manipulées par les dieux.
Dans l’Odyssée on découvre Ulysse, circulant entre les îles, et découvrant
soudain la possibilité d’échapper à la prédestination. Entre les deux poèmes
se joue ainsi une très violente oscillation : malédiction de la guerre ici,
possibilité d’une île là-bas, temps des héros de côté là, aventure intérieure
de ce côté ci.  Ces textes ont cristallisé des mythes qui se répandaient par
le truchement des aèdes dans les populations des royaumes mycéniens et de la
Grèce archaïque il y a 2500 ans. Ils nous semblent étranges, parfois
monstrueux. Ils sont peuplés de créatures hideuses, de magiciennes belles
comme la mort, d’armées en déroute, d’amis intransigeants, d’épouses
sacrificielles et de guerriers furieux. Les tempêtes se lèvent, les murailles
s’écroulent, les dieux font l’amour, les reines sanglotent, les soldats
sèchent leurs larmes sur des tuniques en sang, les hommes s’étripent et une
scène tendre interrompt le massacre pour nous rappeler que les caresses
arrêtent la vengeance.  Préparons nous : nous passerons des fleuves et des
champs de bataille, nous serons jetés dans la mêlée, conviés à l’assemblée des
dieux, nous essuierons des tempêtes et des averses de lumière, nous serons
nimbés de brumes, pénétrerons dans des alcôves, visiterons des îles, prendrons
pied sur des récifs. Parfois, des hommes mordront la poussière, à mort.
D’autres seront sauvés. Toujours les dieux veilleront. Et toujours le soleil
ruissellera et révèlera la beauté mêlée à la tragédie. Des hommes se
démèneront pour mener leurs entreprises mais derrière chacun d’eux, un dieu
veillera et jouera son jeu. L’Homme sera-t-il libre de ses choix ou devra-t-il
obéir à son destin ? Est-il un pauvre pion ou une créature souveraine ? Mais
une question nous taraude. D’où viennent exactement ces chants, surgis des
profondeurs, explosant dans l’éternité ? Et pourquoi conservent-ils à nos
oreilles cette incomparable familiarité ? Comment expliquer qu’un récit de
2500 ans d’âge, résonne à nos oreilles avec un lustre neuf, un pétillement
aussi frais que le ressac d’une calanque ? Pourquoi ces vers paraissent-ils
avoir été écrits pas plus tard qu’aujourd’hui, par un très vieux poète à la
jeunesse immortelle, pour nous apprendre de quoi seront fait nos lendemains ?
En termes moins lyriques (Homère est le seul maître en la matière) d’où
provient la fraîcheur de ce texte ? Pourquoi ces dieux et ces héros semblent
malgré la terreur qu’ils inspirent et le mystère qui les nimbe, des êtres si
amicaux ?
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