Au nom du pire
EAN13
9782842639235
Éditeur
Le Dilettante
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Au nom du pire

Le Dilettante

Indisponible
Quand ça frotte, que ça s’enraye et qu’il faut agir vite, on (le parti) envoie
Goneau, Christian Goneau, un rondouillard teigneux et ficelle qui sait «
trouver la faille, se méfier du contre et taper dur » ; « le contraire d’une
dentellière », plutôt un « vidangeur » de la politique. Car cet expert en
nature humaine que les femmes effraient est aussi un grand marrant. C’est
ainsi qu’il débarque, le 12 juin 1995, entre les deux tours des municipales,
dans une ville (peu importe laquelle) dont le maire, Michaux, en place depuis
vingt-cinq ans, est en train d’avaler son écharpe, mis en ballottage par un
chevau-léger de l’opposition. Goneau prend pied, rencontre, à défaut du maire
étrangement invisible, Sylvie (la mystérieuse chef de cabinet) et Péron (le
secrétaire général très investi)… Il hume, rôde, élabore. Tout cela fleure bon
le ragoût provincial chabrolien. Mais soudain tout bascule et Au nom du pire,
roman posthume de Pierre Charras, passe de la mascarade à la tragédie. Par
l’effet d’un simple discours, tout se tend, s’électrise, la plus sombre
mémoire que l’on avait tue revient en force : celle qui va de l’Occupation aux
lendemains qui devaient chanter. Avec ce roman, Pierre Charras, homme d’une
œuvre « lucide, profonde et désabusée » comme l’écrit Philippe Claudel dans
son fervent prologue, donne à la fois une grande leçon d’écriture – maîtrisant
en virtuose la conduite (et les changements de cap) de son récit – et un coup
de sonde redoutable dans le pire de la mémoire collective française, la pelant
à vif, jusqu’à son cœur noir. « Les enfants des bourreaux sont des enfants,
pas des bourreaux », nous dit l’exergue. Message reçu.
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