Stylistiques ?
EAN13
9782753547049
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Interférences
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Indisponible
Décriée la stylistique, mais pourquoi au juste ? Les uns, comme Jean-Michel
Adam, considèrent que la linguistique suffit, les autres, plus littéraires,
renoncent trop tôt à se doter d’outils d’analyse pour comprendre les formes de
ce que Molinié a décidé d’appeler « stylicité ». Le malaise stylistique tient
en fait à ses ambitions : être une linguistique du discours en général, d’une
part, être une linguistique du discours littéraire en particulier, d’autre
part. On lui reproche son esprit positiviste, normatif, réduisant l’étude du
texte à une grammaticalisation, ou, au contraire, on déplore son manque de
rigueur, l’éclectisme ou l’impressionnisme de sa démarche ; elle est encore la
victime de la dualité traditionnelle entre stylistique linguistique et
stylistique littéraire ou reste cantonnée dans un rôle ancillaire de
préparation aux concours. À l’heure où les linguistiques textuelles,
linguistique de discours, linguistiques de corpus fleurissent, on s’étonne que
les enseignants-chercheurs qui déploient tant de néologies pour se positionner
dans le champ des sciences du langage fassent preuve d’une si troublante
amnésie terminologique. La stylistique de Bally n’avait pas d’autre objet que
le leur... Mais c’est que le spectre d’une autre stylistique se dresse comme
un fantôme bien menaçant : celui de la stylistique des figures, qui parfois se
confond avec la rhétorique. À y réfléchir de plus près, cette stylistique-là
n’a-t-elle pas son rôle à jouer dans le champ de la sémiotique, et dans celui
des sciences d’un langage toujours historicisé ? Si ce livre contribue à
donner des éléments de réponse à ces épineuses questions, il aura rempli ses
objectifs.
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