Power
EAN13
9782378340520
Éditeur
Stéphane Marsan
Date de publication
Collection
Fiction
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Power

Stéphane Marsan

Fiction

Indisponible
«  Ici, comme dans les autres ghettos, pas d'artifice à la Marilyn, ni de
mythe à la Kennedy. Ici, c'est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève.
»

1965\. Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent
: manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions
d'Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés.
Après l'assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine
et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black
Panther Party : l'organisation défie l'Amérique raciste, armant ses milliers
de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se
profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une
guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante,
Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera
épargné, à l'image du pays, happé par le chaos des sixties.

Un roman puissant et viscéral, plus que jamais d'actualité.

Extrait :

« La voilà, enfin. La plus majestueuse des fleurs, sur le point d'éclore.
Longtemps, les hommes l'ont fantasmée. Longtemps, ils lui ont tout sacrifié,
le meilleur comme le pire : elle, la révolution. Les Beatles le sentent bien,
c'est pourquoi ils la peaufinent dans les studios d'Abbey Road. Cloîtrés, ils
apportent la touche finale à leur prochain LP. La richesse des compositions,
la finesse des textes, l'innovation du livret, tout a été conçu pour illuminer
le monde.

« We're Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band ! We hope you will enjoy the
show ! »

Une révolution parmi d'autres, dans ce monde meurtri. Et plus on saigne, plus
on s'insurge au Vietnam, au Nicaragua, en Grèce ou encore aux États-Unis.
Tandis que les campus se déchaînent, pour les Panthers, c'est le grand jour.
Jusqu'ici, leurs actions n'étaient relayées que par la presse de Californie,
mais, bientôt, le pays entier saura.

Alors, même si Bobby est courageux, là, il flippe. Artie, Tod, Eldridge,
Warren et les autres aussi. Tous tendus, dans les bagnoles. Clope au bec,
cramponné au volant, Bobby guide le convoi. À sa droite, Artie pianote
nerveusement contre sa portière. Ils n'osent pas se regarder, de crainte de se
renvoyer leur angoisse respective. Dans le couple, on est censé tout partager,
mais là, c'est trop lourd.

Bobby consulte sa montre, jette son mégot, se tourne vers Artie :

Je t'aime.

Je t'aime.

Un tendre baiser, et Bobby ouvre sa portière. Tous sortent, foulant le
trottoir. Vingt-quatre hommes et six femmes, équipés de revolvers et de fusils
à pompe.»
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