Les latrines dans les provinces gauloises, germaniques et alpines
EAN13
9782271141828
Éditeur
CNRS Éditions via OpenEdition
Date de publication
Collection
Gallia Supplément
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les latrines dans les provinces gauloises, germaniques et alpines

CNRS Éditions via OpenEdition

Gallia Supplément

Indisponible
Les latrines romaines ont, dans notre imaginaire collectif, une place
particulière. Les vestiges bien conservés des villes d’Afrique du Nord ou
d’Asie Mineure laissent en effet entrevoir une époque pendant laquelle la
pudeur telle qu’on la conçoit actuellement n’existait pas, où le Romain
n’hésitait pas à satisfaire ses besoins naturels devant son contemporain. Les
chercheurs ont focalisé leur attention principalement sur la belle
architecture, les grands bâtiments pouvant accueillir parfois plusieurs
dizaines de personnes. Ces constructions ne forment pourtant qu’une minorité
des latrines antiques. Le développement de l’archéologie permet désormais
d’appréhender les aménagements les plus modestes et les plus fréquents, dont
les simples fosses, cuvelées ou non, creusées dans le sol. En prenant en
compte tous les types de structures d’une région bien déterminée de l’Empire
romain — les provinces gauloises, germaniques et alpines —, cet ouvrage donne
un aperçu, le plus complet possible, des lieux d’aisance et de leur
utilisation. C’est une image différente de celle généralement admise qui
apparait alors. Les aménagements sont, la plupart du temps, simples et
répondent à la stricte utilité. Les belles latrines sont rares et
n’apparaissent que tardivement. Un certain nombre de dispositions permettent
d’isoler ces lieux de l’extérieur ; les latrines apparaissent comme un monde
clos, refermé sur lui-même. Parallèlement aux constructions, pour la première
fois, ce sont les structures mobiles qui sont considérées, tant sur le plan
littéraire qu’archéologique : la matella, l’urinoir masculin, le scaphium,
l’urinoir féminin, le lasanum, le pot de chambre, mais également l’amphore
qui, en remploi, sert a récupérer l’urine pour les activités artisanales. La
gestion des latrines au quotidien, leur financement, leur entretien sont
étudiés. La circulation de l’eau usée, utilisée pour évacuer les déjections
dans les égouts, est décrite tout comme celle de l’eau propre, servant autant
au rinçage de l’éponge destinée à la propreté intime, au lavage des mains
qu’au plaisir des yeux lorsqu’elle s’écoule à travers fontaines et bassins.
C’est enfin l’attitude des usagers qui est analysée : les règles de bienséance
de la société romaine ne s’appliquent pas dans cet espace particulier où se
côtoient des populations variées. Si la multiplication des latrines a peut-
être rendu la ville ponctuellement plus propre, elle n’en était pas pour
autant plus hygiénique. C’est donc à une préoccupation primaire de l’homme de
toutes les époques que cet ouvrage est consacré ; la gestion des déchets par
les Romains rejoint ici l’une des préoccupations de nos sociétés
contemporaines.
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