Mon coeur a déménagé : le nouveau livre de Michel Bussi, maître du thriller français. La vengeance est au cœur de ce roman policier qui nous replonge dans les années 1990. Nouveauté 2024.
EAN13
9782258208414
Éditeur
Les Presses de la Cité
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Mon coeur a déménagé : le nouveau livre de Michel Bussi, maître du thriller français. La vengeance est au cœur de ce roman policier qui nous replonge dans les années 1990. Nouveauté 2024.

Les Presses de la Cité

Indisponible
Et si les tours de Saint-Etienne du Rouvray prenaient des allures de Château
d'If ?
Et s'il fallait s'évader de cette banlieue rouennaise pour accomplir une juste
vengeance ?
Si l'héritière d'un fameux comte dumasien était une petite orpheline, comme
sortie d'un conte d'Andersen ?
La plume de Michel Bussi ajoute à la grande galerie des Vengeurs romanesques
un personnage marquant, tant capable d'émouvoir que d'inquiéter.
Lors d'une soirée sordide, où sa mère n'a cessé de réclamer de l'aide ("Mon
mari va me tuer ! Vous entendez ce que je vous dis, monsieur Vidame ? Mon mari
va me tuer !') Ophélie, sept ans, assiste à la violence dispute opposant ses
parents, puis se lance à leurs trousses, en pleine nuit, au cœur de la cité.
La lueur des gyrophares met bientôt fin à son errance.
Le pire est arrivé, et la vision du corps de sa mère, fracassé, quelques
mètres sous une passerelle va sceller le destin de "Foletteʺ.
La culpabilité du père est manifeste. Mais pour l'enfant brisée par la
douleur, il y a un autre salaud, qu'elle est sans doute seule à connaître pour
tel :
Celui qui a ignoré les appels au secours de sa mère.
Vidame.
L'assistant social qui s'est dérobé.
Vidame.
Le vrai coupable !
La haine et le désir de vengeance, implacables, obsessionnels, vont emplir le
cœur et l'âme de la fillette dont la destinée sera désormais vouée à
l'anéantissement d'un homme.
De page en page, de sa septième à sa vingt-quatrième année, Bussi nous attache
à Folette et à son terrible dessein.
Foyer. Collège. Université. Chaque étape doit pouvoir la rapprocher de
l'unique objet de son ressentiment.
Et elle approche, la diablesse. Près. Très près.
Mais Folette vise-t-elle juste ?
Si le plaisir d'arpenter un texte redoutablement bien construit, adroitement
truffé de rebondissements et de faux semblants ne vous suffisait pas, vous
pourriez trouver bien d'autres raisons d'aimer Mon cœur a déménagé.
Vous vous attacherez – immanquablement ! - à quelques personnages lumineux
(Bénédicte, Steve, Nina...) dont la bonté, le courage, le dévouement – et
parfois l'humour ! - vous chaufferont le cœur.
La figure centrale, Ophélie, est plus sombre, plus torturée. Agréablement
complexe.
Comme elle tisse patiemment sa toile, elle inspire des sentiments plus
contrastés : Ressentirez-vous toujours pour elle empathie, pitié, ou
admiration ?
Tous ces personnages, particulièrement réussis, offrent au livre une belle
profondeur psychologique et lui permettent d'exister , également, comme roman
initiatique et roman d'amitié(s).
Il convient de ne pas omettre la dimension historique (On voit grandir Folette
pendant une quinzaine d'années dans une France en mouvement, marquée par les
évolutions technologiques et les mouvements sociaux) et l'attention
particulière prêtée à l'aide sociale à l'enfance.
Les enjeux, les acteurs, les logiques qui la menacent parfois (réduction des
coûts...) sont ainsi exposés, et incarnés. Le lien tissé, sur un temps long,
par un enfant en foyer et son éducateur est aussi joliment rappelé.
Les Rouennais, pour finir, auront le privilège de voir leur ville servir de
décor (parfois lugubre) au récit.
Rive gauche, rive droite. Contrastes sociaux et urbains. Cités gangrenées par
les trafics et immenses maisons de ʺmaîtresʺ, posées sur les collines. Prison
de Bonne-Nouvelle, Amphi Axelrad, Square Verdrel, Bar des Fleurs...La ville
est là. Familière, et pourtant vaguement inquiétante.
A bien des égards, Michel Bussi est un auteur qui aime "promener" ses
lecteurs.
Merci pour la balade !
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