Correspondance (Tome 2) - 1961-1963
EAN13
9782072544903
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Blanche
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Correspondance (Tome 2) - 1961-1963

Gallimard

Blanche

Indisponible
"Il était ma liaison avec la jeunesse, avec la vie, les éditeurs, les
journaux, les films. [...] Nous étions, un peu, son père." Roger Nimier est
mort brutalement le soir du 28 septembre 1962, sur l'autoroute de l'Ouest.
Après ce "coup de massue", Paul Morand n'a plus que sa correspondance
quotidienne avec Jacques Chardonne pour se consoler. Depuis dix ans, les deux
épistoliers illustrent au plus haut "un certain esprit français", avec ses
travers comme ses traits de génie. Morand et Chardonne dominent toujours le
siècle littéraire comme au balcon d'un théâtre : tandis que sur la scène
disparaissent les amis Céline, Pierre Benoit et Cocteau, ressurgissent Proust,
Claudel et Drieu la Rochelle. À l'orchestre, Mauriac, Jouhandeau ou Sartre
reçoivent des boulettes de papier. Privé de son "fils" Nimier, Morand met
alors en scène sa propre jeunesse dans des tableaux éblouissants : les riches
heures 1900 ou les temps héroïques de la génération 1925. Ni la mort du
hussard, son ancien protégé, ni celle de son fils Gérard ne troublent
véritablement Jacques Chardonne. Le cœur blindé par le style, il est tout à
l'éducation de son nouveau favori, Matthieu Galey, et couve Bernard Frank,
François Nourissier et Michel Déon d'un regard de velours cachant le venin. En
secret, Chardonne prépare une "Histoire de l'édition" qui doit l'occuper
jusqu'à sa mort. De l'Écosse à Madère, Paul Morand, lui, poursuit ses voyages.
Il vagabonde dans l'histoire et la politique, jouant aux prophéties avec
Chardonne et trouvant dans le présent la confirmation de ses choix passés.
Morand s'indigne de la construction du mur de Berlin, observe "Gaulle" devenu
"le Guide" se dépêtrer de la guerre d'Algérie et de l'OAS, ou arbitre le duel
entre Khrouchtchev et Kennedy avant la mort de ce dernier, qu'il trouve
"balzacienne". Chez Morand et Chardonne, la littérature, c'est beaucoup plus
que la littérature.
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