S'enfuir, Récit d'un otage

Guy Delisle

Dargaud

  • Conseillé par
    15 janvier 2020

    1997, Christophe André est en mission pour l'ONG Médecins sans frontière à Nazran, en Ingouchie, petite république russe qui touche la Tchétchénie. Son premier travail dans l’humanitaire, il s'occupe des finances et de l'administration. Trois mois qu'il est présent lorsque la nuit du premier au deux juillet, il est enlevé. Totalement ignorant des causes de son rapt, il est mis à l'isolement, ne peut communiquer avec ses ravisseurs qui ne parlent pas la langue -et inversement- et qui se contentent de lui apporter ses repas et de le guider jusqu'aux toilettes.

    Guy Delisle a recueilli et mis en pages le témoignage très précis de Christophe André. Son roman graphique est sobre, le dessin minimaliste, tout -ou presque- s'y passe dans une pièce vide, seulement un matelas, un radiateur et un homme souvent allongé. Des tons bleutés pour la journée et grisés pour la nuit. Un peu plus de 400 pages qui racontent l'enfermement, l'isolement et les questionnements de l'otage qui ne connaît ni les raisons de son enlèvement, ni ce qu'il se passe au dehors, ni si des tractations sont en cours pour le libérer ni même donc une éventuelle date de sortie de cette pièce. Et il passe par tous les stades, celui du découragement, celui de la volonté de ne pas y céder, l'envie de s'évader mais la crainte de n'y point parvenir et d'être tué. Il se raccrocha à sa passion pour les batailles célèbres, surtout celles de Napoléon.

    On pourrait croire qu'on va s'ennuyer à lire ce gros roman graphique, mais que nenni, c'est tout le contraire. La sobriété des dessins, des couleurs, du texte, tout est fait pour qu'avec l'otage on se pose des questions, on ait envie qu'il s'en sorte. Ce n'est pas un polar, c'est un récit, néanmoins, une certaine tension file sur toutes les pages. Je ne suis pas amateur des témoignages, très franchement ça m'agace souvent même lorsque l'histoire est forte, mais j'avoue que Guy Delisle m'a bluffé. Sans doute la forme roman graphique aide-t-elle. La force du dessin.


  • Conseillé par
    15 février 2018

    otage

    En 1997, alors qu’il est responsable d’une ONG médicale dans le Caucase, Christophe André a vu sa vie basculer du jour au lendemain après avoir été enlevé en pleine nuit et emmené, cagoule sur la tête, vers une destination inconnue autour de Grosny.

    Commence alors pour lui des journées attachées à un radiateur à fixer le plafond.

    Pour ne pas devenir fou, il compte les jours et se remémore les batailles de Napoléon.

    Il cherche à s’enfuir, mais les occasions sont rares.

    J’ai aimé que le coffre fort n’ai pas été dévalisé, les ravisseurs ne sachant pas que c’était jour de paye.

    J’ai craint un album plein de redites, mais même si les journées sont presque toutes les mêmes, l’auteur a su garder mon attention.

    Un album que mon Grand Couassous a aimé également.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de l’ampoule au plafond que Christophe fixe pendant des heures.