L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir

Rosa Montero

Anne-Marie Métailié

  • Conseillé par
    24 mars 2016

    Décès, Marie Curie

    Voici un texte étrange, entre le récit de la vie de Marie Curie et les mémoires de l’écrivain à propos de la mort de son époux. Une lecture qui parle du deuil.
    Coïncidences, comme aurait dit l’auteure, je lis ce texte le jour de l’anniversaire de la mort de mon père il y a 15 ans. Un très beau texte qui forcément résonne en moi.
    Mais l’auteure nous parle aussi de la place des femmes dans la société, celle du temps de Marie et la notre. De l’importance du faire ce qu’il faut qui nous plombe un peu la vie, il faut avouer.
    Mais aussi de la faiblesse des hommes et de l’importance des mots.
    Un texte puissant, et un livre-hérisson.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de Marie Curie qui, une fois en France et absorbée par son travail se nourrissait très peu (quelques radis ou quelques fraises).

    Quelques citations :

    « Pour vivre, nous devons nous raconter. Nous sommes un produit de notre imagination. Notre mémoire est en réalité une invention, un conte que nous réécrivons un peu tous les jours (…). Ce qui veut dire que notre identité, elle aussi, est fictionnelle, étant donné qu’elle se fonde sur la mémoire. » (p.101)

    « Je ne crois pas qu’on puisse exprimer ça mieux. La vie salit. » (p.161)

    « Il y a longtemps déjà, Einstein a dit que le temps et l’espace étaient courbes, mais nous continuons à vivre les minutes comme une séquence (et une conséquence) inexorable. » (p.167)

    http://alexmotamots.fr/?p=1557


  • Conseillé par
    27 avril 2015

    En 2011, on propose à Rosa Montero d'écrire une préface pour le journal que Marie Curie a tenu après la mort de son époux.
    "J'ai toujours trouvé cette femme fascinante, comme pratiquement tout le monde d'ailleurs, car c'est un personnage hors norme et romantique qui semble plus grand que la vie." Et Rosa Montero se plonge dans la vie de Marie Curie. Elle part de la mort de Pierre Curie pour remonter à l'enfance de Marie puis à sa jeunesse, à ses études. Une femme passionnée par ses recherches, un épouse aimante et une mère. Et être une femme scientifique à son époque signifiait se battre contre bien des préjugés. Avec Pierre, ils travaillaient dans un laboratoire misérable. La reconnaissance par la communauté scientifique sera elle-aussi un combat.

    Dans ce livre sur Marie Curie, Rosa Montero s'interroge, parle de la mort de son mari et ce fait elle ne l'imaginait pas en tant qu'auteur. A travers de nombreuses réflexions sur le deuil et la douleur qui l'accompagne, sur la condition féminine, sur la culpabilité en tant que mère, sur l'Amour, j'ai découvert la femme Marie Curie, une femme extraordinaire. Une femme à part qui n' a jamais voulu abandonner "son radium". Les extraits du journal de Marie Curie sont plus que touchants.
    Passionnant, vivant, audacieux ( des mots ou des thèmes sont précédés d'un hashtag et indexés à la fin du livre), humain, relevé : ce livre m'a tout simplement conquise !


  • Conseillé par
    17 avril 2015

    Je ne connaissais pas grand-chose sur Marie Curie, j’ai vraiment apprécié de la découvrir et j’ai trouvé touchant qu’elle soit tant attachée au radium, son « bébé » qu’elle refusait d’en reconnaître les dangers et ne se protégeait pas assez. Par contre, plusieurs aspects m’ont gênée dans ce roman. D’abord cette manie d’utiliser le code des tweets avec des mots comme Une # Mutante. J’ai fini par trouver ça insupportable. Ensuite, on nous parle régulièrement des photos de Marie Curie mais il n’y en a pas dans la version française (j’ai cru comprendre grâce à Marilyne qu’il y en avait dans la version espagnole) et c’est bien dommage

    . D’ailleurs, petite anecdote à ce sujet, j’ai souri quand Rosa Montero parle de la beauté de Paul Langevin et de Pierre Curie, je n’arrive pas à voir de la beauté en regardant leurs photos, mais bien sûr les critères de la beauté ont bien changé. J’ai souvent aussi été agacée par ce que je perçois comme des clichés avec des phrases comme « Nous les femmes nous avons ce fichu syndrome de la rédemption », signifiant dans le contexte que les femmes veulent toujours changer l’homme de leur vie alors que l’ homme accepte la femme de leur vie avec ses défauts. Quand elle écrit ce genre de clichés, c’est simple, je n’ai pas l’impression d’être une femme tellement je ne me reconnais pas.