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    2 juillet 2021

    Verena Hanf que je remercie au passage, m'a récemment conseillé ce court et dense roman de Catherine Meeùs qui partage avec le dernier roman de Verena Hanf, dans son titre, le terme de fragilité. Voilà pour ce propos liminaire, sans doute inutile, mais auquel je tiens ; ne dit-on pas que l'inutile est indispensable ?

    Il est donc question de la vie d'Olga, cette femme tout juste croisée plusieurs fois par Hanne. Une vie imaginaire qui débute dans un village reculé, archaïque. Olga y naît par hasard dans une famille où les hommes sont soit des légumes, soit de simples spermatozoïdes pour reprendre une formulation de l'auteure : "Et puis mon grand-père est mort, et je suis née, des œuvres du Bon Dieu. Ou de Dieu sait qui, parce que personne n'a jamais su. J'ai bien eu assez vite une idée sur la question, mais l'énormité de la conviction m'a convaincue de la garder pour moi." p.19)

    Catherine Meeùs parle du choix ou des contraintes, du destin, des vies de certaines personnes qui plongent dans diverses addictions, dans des relations toxiques et ne parviennent pas à en sortir, malgré une lucidité peut-être pas permanente, mais néanmoins présente. Elle pose les questions suivantes : Comment peut-on s'infliger cela ? Comment peut-on le supporter ? Et ces nombreux "peut-être" qui jalonnent la vie : peut-être que si j'avais fait un autre choix, ma vie en eût été radicalement changée, mais peut-être pas ?

    La descente voire la chute est toujours plus rapide que la remontée.

    C'est un roman poignant, qui oblige à se poser des questions, qui "travaille" le lecteur. Finement et joliment écrit, parfois poétique, il raconte la vie étonnante d'une femme qui ne l'est pas moins. Il chamboule et ne se laissera pas faire facilement si vous décidez de le poser un instant. Vous y reviendrez vite.

    PS : l'illustration de couverture, que je trouve très belle, est signée Delphine Gosseries.