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    18 avril 2021

    3,5/5

    Avec sa couverture absolument appétissante (on dirait un glace vanille fraise, en tout cas, au réveil, après une soirée mal dosée), et une quatrième de couverture prometteuse, j'étais parti pour une confrontation extraordinaire entre un groupe de héros anonymes et des extraterrestres tentaculaires.

    D'un côté, je ne suis pas satisfait par rapport à ce que je m'imaginais du livre. D'un autre, ce que j'ai lu et que je ne m'attendais pas à trouver m'a plu. Bon.

    En terme de récit, on est sur un mélange crédible d'inspirations venant d'American Gods avec des entités (ici, des villes et arrondissements de villes) personnifiées, de l'horrifique. Parfois, on a le petit déséquilibre qu'on peut avoir en regardant Inception (d'accord, à cause de Léonardo, mais surtout à cause de tout qui est dans tous les sens). Je suis resté sur ma faim, s'agissant de l'aspect SF, on se retrouve sur une trame assez fugace, faut aimer les tentacules.

    Par contre, le reste m'a frappé comme un coup de poing. J'ai adoré le ton très libre de la narration. La personnification des arrondissements de New-York dans leur physique et dans leur mentalité, j'ai trouvé ça extra. Bon, j'ai jamais mis un pied à New-York, mais c'est quand même classe. La complexité de chaque arrondissement, sa culture, sa population, son histoire, ses ressentiments à l'égard des autres arrondissements sont joliment interprétés.
    Aussi, ce roman taille la part belle à la description de cette Amérique actuelle et à ses vicissitudes : racisme, calomnies, arrestations arbitraires, communautés, identités. Ces conflits intérieurs imposent une tension intéressante dans le récit, surtout dans l'opposition entre plusieurs protagonistes.

    On pourrait prendre ce roman comme une image assez crédible : une cité-monde, menacée, qui se remet en question dans son identité, confrontée à des enjeux sociétaux inquiétants et bouleversants. Une cité qui peut tomber d'un côté ou de l'autre de la faille multidimensionnelle.
    Alerte spoilers : petit plus pour la référence à Lovecraft, directement à son œuvre, mais également par rapport à l'auteur qui incarne ces mêmes valeurs que les personnages combattent.