Vie de Gérard Fulmard

Jean Echenoz

Les Éditions de Minuit

  • Conseillé par
    11 juin 2020

    vie moderne

    Quelle vie rocambolesque que celle de ce personnage qui la raconte. Ancien steward, il tente de devenir détective puis se fait enrôler comme homme de main par un obscur parti politique. Dans ce dernier s’aiguisent, comme partout, les complots et les passions. Autant dire qu’il a mis les pieds dans un drame.

    Pourtant, les situations rocambolesques s’enchaînent, parfois drôles ou prêtant à sourire.

    Mais l’auteur se regarde écrire, aussi, qui insert dans son récit tout ce qui peut faire un succès : grandes maisons bourgeoises avec piscine, voyage à l’autre bout du monde. Et comme il le dit lui-même, ne manque plus que la scène de sexe.

    Une lecture divertissante qui montre que rien n’est jamais le fruit du hasard et qu’il faut se méfier de son psy.

    L’image que je retiendrai :

    Celles des habitants célèbres de la rue où habite Gérard Fulmard mais qui ont tous mal terminé (Mike Brant et Issei Sagawa, étudiant japonais ayant mangé sa compagne néerlandaise).

    https://alexmotamots.fr/vie-de-gerard-fulmard-jean-echenoz/


  • Conseillé par
    23 mars 2020

    C'est à la liseuse que j'ai savouré ce roman de Jean Echenoz, un moyen que je n'aime pas beaucoup, rien ne vaut le papier, mais il faut avouer que c'est pratique et moins cher. Je disais donc que j'ai savouré. De bout en bout. J'aime tout chez cet écrivain. Ses histoires et ses personnages et son style, son ton. Son histoire part un peu dans tous les sens et l'on se demande comment Gérard Fulmard pourra être mêlé à la disparition de Nicole Tourneur, mais tout fonctionne. Il faut dire qu'avec pas mal de fantaisie, d'espièglerie, Jean Echenoz nous fait croire à tout ce qu'il écrit. Et ses personnages, Gérard Fulmard en tête ; qui peut résister à ce portrait : "... je ressemble à n'importe qui en moins bien. Taille au-dessous de la moyenne et poids au-dessus, physionomie sans grâce, études bornées à un brevet, vie sociale et revenus proches de rien, famille réduite à plus personne, je dispose de fort peu d'atouts, peu d'avantages ni de moyens." (p. 17)

    Mais ce qui me plaît le plus c'est l'écriture de Jean Echenoz. Ça se joue à rien, un mot inversé dans la phrase, une figure de style qui change tout, un mot rare, juste comme ça, sans affèterie, juste pour le style, qui peut être suivi d'un terme familier voire argotique, un ton entre l'ironie, la drôlerie, le décalé. Ses nombreuses parenthèses, "c'est toujours le même problème avec les parenthèses : quand on les ferme, qu'on le veuille ou non, on se retrouve dans la phrase...", n'alourdissent pas le texte, elles l'enjolivent. Quand je dis que le style Echenoz est simple, évidemment n'entendez point que n'importe qui le pourrait imiter, la simplicité demande souvent beaucoup de travail et du talent.

    Excellent, je me demande même si je ne vais pas aller me procurer la version papier.


  • 20 janvier 2020

    Un régal...

    La vie de Gérard Fulmard est loin d'être un long fleuve tranquille. Et, quand le fragment d'un satellite soviétique obsolète vient s'écraser sur le centre commercial qui jouxte son immeuble, ce n'est que le début d'une longue série d'ennuis qui s'annonce pour cet ex-steward en surpoids. Jean Echenoz pose son regard facétieux et ironique sur notre société et il s'amuse à brouiller les pistes, évoquant avec gravité les choses légères et avec légèreté les choses graves. voilà un récit drôle et foutraque, merveilleux remède à la morosité!


  • Conseillé par (Libraire)
    25 novembre 2019

    En temps normal, déjà, un nouveau roman de Jean Échenoz, c'est une fête. Mais alors un bon vieux polar de derrière les fagots avec des mecs patibulaires, un héros pas très fut'fut', de la politique pas cool et des p'tites pépées avec des courbes là où il faut, franchement, c'est du bonheur dont on aurait bien tort de se priver.